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nous aurons le suffrage universel, et alors… » alors ils feront la révolution sociale !

En France, comme en Allemagne, tout en procédant silencieusement par la voie des associations économiques privées, le socialisme est déjà arrivé à un si haut degré de puissance au sein des classes ouvrières, que Napoléon III d’un côté, et le comte de Bismarck de l’autre, commencent à rechercher son alliance… Bientôt en Italie et en Espagne, après le fiasco déplorable de tous les partis politiques, et vu la misère horrible où l’une et l’autre se trouvent plongées, toute autre question va bientôt se perdre dans la question économique et sociale. — En Russie et en Pologne y a-t-il au fond une autre question ? C’est elle qui vient de ruiner les dernières espérances de la vieille Pologne nobiliaire, historique ; — c’est elle qui menace et qui ruinera l’existence déjà si fortement ébranlée de cet affreux Empire de toutes les Russies. En Amérique même, le socialisme ne s’est-il pas fait complètement jour dans la proposition d’un homme éminent, M. Charles Sumner, sénateur de Boston, de distribuer des terres aux nègres émancipés des États du Sud ?

Vous voyez bien, messieurs, que le socialisme est partout, et que, malgré sa défaite en juin, par un travail souterrain, qui l’a fait lentement pénétrer dans les profondeurs de la vie politique de tous les pays,