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guerres de point d’honneur, guerres de conquête ou de frontières naturelles, guerres d’équilibre — destruction et engloutissement permanent des États par les États, fleuves de sang humain, incendies des campagnes, villes ruinées, dévastations de provinces entières — et tout pour satisfaire à l’ambition des princes et de leurs favoris, pour les enrichir, pour occuper, pour discipliner les populations et pour remplir l’histoire.

Maintenant la bourgeoisie le comprend, et c’est pourquoi elle est mécontente du régime qu’elle a si fortement contribué à créer. Elle en est lasse ; mais que mettra-t-elle à la place de ce qui est ?

La monarchie constitutionnelle a fait son temps, et d’ailleurs elle n’a jamais prodigieusement prospéré sur le continent de l’Europe ; voire même en Angleterre, ce berceau historique du constitutionalisme moderne, battue en brèche aujourd’hui par la démocratie qui s’élève, elle est ébranlée, elle chancelle et ne sera bientôt plus en état de contenir le flot montant des passions et des exigences populaires.

La république ? Mais quelle république ? Politique seulement, ou démocratique et sociale ? Les peuples sont-ils encore socialistes ? Oui, plus que jamais.

Ce qui a succombé en Juin 1848, ce n’est pas le socialisme en général, c’est seulement le socialisme d’État, le socialisme autoritaire et réglementaire, celui