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cile collectif et fixe, représentant, toujours au point de vue naturel, le patriotisme des peuples agriculteurs, et les animaux vagabonds en troupeaux, celui des peuples nomades.

Il est évident que le premier est plus complet que ce dernier, qui n’implique, lui, que la solidarité des individus dans le troupeau, tandis que le premier y ajoute encre celle des individus avec le sol ou le domicile qu’ils habitent. L’habitude qui, pour les animaux aussi bien que pour l’homme, constitue une seconde nature, certaines manières de vivre, sont beaucoup mieux déterminées, plus fixées parmi les animaux collectivement sédentaires, que parmi les troupeaux vagabonds, et les habitudes différentes, ces manières particulières d’exister, constituent un élément essentiel du patriotisme.

On pourrait définir le patriotisme naturel ainsi : c’est un attachement instinctif, machinal et complètement dénué de critique pour des habitudes d’existence collectivement prises et héréditaires ou traditionnelles, et une hostilité tout aussi instinctive et machinale contre toute autre manière de vivre. C’est l’amour des siens et du sien et la haine de tout ce qui porte un caractère étranger. La patriotisme, c’est donc un égoïsme collectif d’un côté et la guerre de l’autre.

Ce n’est point une solidarité assez puissante pour