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nier mot sur toutes ces questions appartient à la physiologie cérébrale et celle-ci n’est pas encore arrivée à un point qui lui permette de les résoudre aujourd’hui, même approximativement. La seule chose que nous puissions affirmer avec certitude aujourd’hui, c’est que toutes ces questions se débattent entre deux fatalismes : le fatalisme naturel, organique, physiologiquement héréditaire et celui de l’héritage, et de la tradition sociale, de l’éducation et de l’organisation publique, économique et sociale de chaque pays. — Il n’y a point de place pour le libre arbitre.

Mais en dehors de la détermination naturelle, positive ou négative de l’individu, qui, plus ou moins, peut le mettre en contradiction avec l’esprit qui règne dans toute sa famille, il peut exister pour chaque cas particulier d’autres causes occultes et qui, pour la plupart du temps, restent toujours ignorées, mais que nous devons néanmoins prendre en grande considération. Un concours de circonstances particulières, un événement imprévu, un accident quelquefois très insignifiant par lui-même, la rencontre fortuite d’une personne, quelquefois un livre qui tombe entre les mains d’un individu dans un moment propice — tout cela, dans un enfant, dans un adolescent ou dans un jeune homme, lorsque son imagination fermente et qu’elle est encore tout ouverte aux impressions de la