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naît-il intelligent ou bête, bon ou mauvais, doué ou privé de volonté, disposé à se développer dans le sens d’un talent ou d’un autre ? Peut-il hériter du caractère, des habitudes, des défauts ou des qualités intellectuelles et morales de ses parents et de ses ancêtres ?

Voilà des questions excessivement difficiles à résoudre, et nous ne pensons pas que la physiologie et la psychologie expérimentales soient encore arrivées à la maturité et à la hauteur nécessaires pour pouvoir y répondre avec pleine connaissance de cause. Notre illustre compatriote, M. Setchenoff dans son remarquable travail sur l’activité du cerveau dit, que, dans l’immense majorité des cas, les 999/1000 parties du caractère psychique de l’individu [
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ][1] sans doute plus ou moins sensibles dans l’homme jusqu’à sa mort. « Je ne prétends pas, dit-il, que par l’éducation on puisse transformer un sot en un homme d’esprit. C’est aussi impossible que de rendre l’ouïe à un individu né sans le nerf acoustique. Je pense seulement qu’en prenant dans leur enfance un nègre, un Laponais ou un Samoyède naturellement intelligents, on pourrait en faire, par une éducation européenne, donnée au milieu même de la société européenne, des hommes

  1. Ici il manque une ou plusieurs lignes entre les pp. 64 et 65 des épreuves.