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absolument différente de la sienne et cela pour une très simple raison : Nous sommes les fils de la Révolution et nous avons hérité d’elle la Religion de l’humanité, que nous devons fonder sur les ruines de la Religion de la divinité : nous croyons aux droits de l’homme, à la dignité et à l’émancipation nécessaire de l’humaine espèce ; nous croyons à l’humaine liberté et à l’humaine fraternité fondées sur l’humaine justice. — Nous croyons, en un mot, au triomphe de l’humanité sur la terre ; mais ce triomphe, que nous appelons de nos vœux et que nous voulons rapprocher par tous nos efforts réunis, étant par sa nature même la négation du crime qui n’est lui-même autre chose que la négation de l’humanité, — il ne pourra se réaliser que lorsque le crime cessera d’être, ce qu’il est plus ou moins partout aujourd’hui : la base même de l’existence politique des nations absorbées, dominées par l’idée de l’État. — Et puisqu’il est prouvé désormais qu’aucun État ne saurait exister sans commettre des crimes, ou du moins sans les rêver et sans les méditer, alors même que son impuissance l’empêcherait de les accomplir — nous concluons aujourd’hui à l’absolue nécessité de la destruction des États, ou si l’on veut de leur radicale et complète transformation, dans ce sens que, cessant d’être des puissances centralisées et organisées de haut en bas, soit par la violence, soit par l’autorité d’un principe quelcon-