Page:Bakounine - Œuvres t1.djvu/166

Cette page a été validée par deux contributeurs.

religieuse que philosophique, il n’y a rien de commun. Nous avons défini la première comme la somme indéfinie des êtres, ou plutôt comme la somme des transformations incessantes de tous les êtres réels, ou celle de leurs actions et de leurs réactions perpétuelles, qui, en se combinant en un seul mouvement, constituent, avons-nous dit, ce qu’on appelle la solidarité ou la causalité universelle, et nous avons ajouté que nous entendons cette solidarité, non comme une cause absolue et première, mais tout au contraire, comme une résultante, toujours produite et reproduite par l’action simultanée de toutes les causes particulières, — action qui constitue précisément la causalité universelle — toujours créatrice et toujours créée. Après l’avoir ainsi déterminée, nous avons cru pouvoir dire, sans craindre désormais aucun malentendu, que cette causalité universelle crée les mondes et quoique nous ayons eu bien soin d’ajouter qu’elle le fait, sans qu’il puisse y avoir de sa part aucune pensée ou volonté antérieure, aucun plan, aucune préméditation ou prédétermination possible — elle-même n’ayant en dehors de sa réalisation incessante aucune existence ni antérieure ni séparée, et n’étant rien qu’une absolue résultante — nous reconnaissons maintenant que cette expression n’est ni heureuse, ni exacte et que malgré toutes les explications ajoutées elle peut encore donner lieu à