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Nous devons pourtant reconnaître, que l’homme n’est pas le seul animal intelligent sur la terre. Bien loin de là, la psychologie comparée nous démontre qu’il n’y a point d’animal qui soit dénué d’intelligence et que plus une espèce, par son organisation et surtout par le développement de son cerveau, se rapproche de l’humaine espèce, plus son intelligence se développe et s’élève aussi. Mais dans l’homme seul elle arrive à ce point de pouvoir être nommée la faculté de penser, c’est-à-dire de combiner les représentations des objets tant extérieurs qu’intérieurs qui nous sont données par nos sens, d’en former des groupes, puis de comparer et de combiner de nouveau ces groupes différents, qui ne sont plus des êtres réels, des objets de nos sens, mais des notions formées en nous par le premier exercice de cette faculté que nous appelons jugement, retenues par notre mémoire, et dont la combinaison postérieure par cette même faculté constitue ce que nous appelons les idées, — pour en déduire ensuite les conséquences ou bien les applications logiquement nécessaires. Nous rencontrons, hélas ! assez souvent des hommes qui ne sont pas encore arrivés au plein exercice de cette faculté, mais nous n’avons jamais vu, ni même entendu parler d’aucun individu d’espèce inférieure qui l’ait jamais exercé, à moins qu’on ne veuille nous citer l’exemple de l’âne de Balaam ou de quelques autres animaux recomman-