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là un mésentendu quelconque, que la vie universelle crée les mondes. C’est elle qui a déterminé la configuration géologique, climatologique et géographique de notre terre et qui, après avoir couvert sa surface de toutes les splendeurs de la vie organique, continue de créer encore le monde humain : la société avec tous ses développements passés, présents et à venir.

On comprend maintenant que, dans la création ainsi entendue, il ne puisse être question ni d’idées antérieures, ni de lois préordonnées, préconçues. Dans le monde réel, tous les faits, produits par un concours d’influences et de conditions sans nombre, viennent avant, — puis vient avec l’homme pensant la conscience de ces faits et la connaissance plus ou moins détaillée et parfaite de la manière dont ils se sont produits ; et lorsque dans un ordre de faits quelconque, nous observons que la même manière ou le même procédé se répètent souvent ou presque toujours, nous l’appelons une loi de la nature.

Par ce mot nature, nous entendons non une idée mystique, panthéistique ou substantielle quelconque, mais tout simplement la somme des êtres, des faits et des procédés réels qui produisent ces derniers. Il est évident que dans la nature ainsi définie, — grâce sans doute au concours des mêmes conditions et influences et peut-être aussi grâce aux tendances une