matériel et dans les conditions organiques et inorganiques dont elle est, pour ainsi dire, le dernier résumé, tout ce que nous appelons le développement intellectuel et moral, politique et social de l’homme — l’histoire de l’humanité.
Pour les hommes qui pensent réellement avec logique et dont l’intelligence s’est élevée à la hauteur actuelle de la science, — cette unité du Monde ou de l’Être est désormais un fait acquis. Mais il est impossible de ne point reconnaître que ce fait si simple et tellement évident que tout ce qui lui est opposé nous apparaît désormais comme absurde, que ce fait, disons-nous, ne se trouve en flagrante contradiction avec la conscience universelle de l’humanité, qui, abstraction faite de la différence des formes sous lesquelles elle s’est manifestée dans l’histoire, s’est toujours unanimement prononcée pour l’existence de deux mondes distincts : le monde spirituel et le monde matériel, le monde divin et le monde réel. Depuis les grossiers fétichistes qui adorent dans le monde qui les entoure l’action d’une puissance surnaturelle, incarnée dans quelque objet matériel, tous les peuples ont cru, tous croient encore aujourd’hui à l’existence d’une divinité quelconque.
Cette unanimité imposante, selon l’avis de beaucoup de personnes, vaut plus que toutes les démonstrations de la science ; et, si la logique d’un petit nombre