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son analyse ? Il faudrait être bien pauvre d’esprit, bien peu conscient de l’infinie richesse du monde réel, pour y prétendre.

Faut-il pour cela douter de la science ? Faut-il, parce qu’elle ne nous donne que ce qu’elle peut nous donner, la rejeter ? Ce serait une autre folie et bien plus funeste encore que la première. Perdez la science, et faute de lumière, vous retournerez à l’état des gorilles, nos ancêtres, et force vous sera de refaire pendant encore quelque mille ans, tout le chemin que l’humanité a dû parcourir à travers les phantasmagoriques lueurs de la religion et de la métaphysique, pour arriver de nouveau à la lumière imparfaite, il est vrai, mais du moins très certaine que nous possédons déjà aujourd’hui.

Le plus grand et le plus décisif triomphe obtenu par elle de nos jours, ce fut comme nous l’avons déjà observé, d’avoir incorporé la psychologie dans la biologie ; d’avoir établi que tous les actes intellectuels et moraux qui distinguent l’homme de toutes les autres espèces d’animaux, tels que la pensée, l’acte de l’humaine intelligence et les manifestations de la volonté réfléchie, ont leur source unique dans l’organisation sans doute plus accomplie, mais néanmoins toute matérielle de l’homme, sans l’ombre d’une intervention spirituelle ou extra-matérielle quelconque ; qu’ils sont en un mot, des produits issus de la combinaison de