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se suivent, depuis les mathématiques jusqu’à la sociologie inclusivement, aucune solution de continuité. Un seul Être, un seul savoir, et au fond, toujours la même méthode, mais qui se complique nécessairement à mesure que les faits qui se présentent à elle deviennent plus compliqués ; chaque science qui suit s’appuie largement et absolument sur la science précédente, et, autant que l’état actuel de nos connaissances réelles le permet, se présente comme son développement nécessaire.

Il est curieux d’observer que l’ordre des sciences établi par Auguste Comte, est à quelque chose près le même que celui de l’Encyclopédie de Hegel, le plus grand métaphysicien des temps présents et passés et qui a eu le bonheur et la gloire d’avoir conduit le développement de la philosophie spéculative à son point culminant, ce qui fit que, poussée désormais par sa dialectique propre, elle devait se détruire elle-même. Mais il y a entre Auguste Comte et Hegel une énorme différence. Tandis que ce dernier, en vrai métaphysicien qu’il était, avait spiritualisé la matière et la nature, en les faisant procéder de la logique, c’est-à-dire de l’esprit, — Auguste Comte a tout au contraire matérialisé l’esprit, en le fondant uniquement sur la matière. — C’est en cela que consiste sa gloire immense.

Ainsi la Psychologie, cette science si importante,