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AGGRAVATION DE LA RÉPRESSION


En France, on a payé anormalement cher la suppression de la peine de mort. Comme si les juges avaient voulu se venger d’avoir été dépouillés de leur jouet sanglant.

En 1980, 12 personnes avaient été condamnées, dans l’année, à la réclusion à perpétuité ; aucune à « [avoir] la tête tranchée »[1].

En 1981, abolition de la peine capitale.

En 1982, 27 condamnations à perpétuité.

En 1985, 44.

En 1989, 53…[2]

  1. Tels étaient les mots exacts du Code pénal (art. 12). Et l’on dit que la Justice utilise un langage abscons !
  2. Bruno Aubusson de Cavarlay (CNRS-CESDIP), Les lourdes peines dans la longue durée. Contribution au colloque pour le XXe anniversaire de l’abolition de la peine de mort en France, organisé par le Collectif Octobre 2001. (Officiellement, il y eut 104 condamnations à perpétuité, mais 51 étaient des condamnations par contumace ; l’accusé absent est nécessairement condamné à la peine maximale.)