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QUESTIONS D’AVANT-PROPOS


Est-ce bien de faire du mal à quelqu’un ?

La punition est-elle nécessaire à la Justice ? L’incarcération une solution acceptable au problème de la délinquance ?

Les pages qui suivent ne répondent pas à ces questions. Elles voudraient amener le lecteur à se les poser.

Nous nous interrogerons principalement sur la prison ; ce n’est pas sous l’angle de ses conditions de vie que nous l’aborderons, mais sous celui de sa raison d’être, le châtiment. Personne n’ose plus dire comme au XIXe siècle qu’elle permet aux bandits de s’amender. Elle ne sert qu’à une seule chose qu’elle réussit d’ailleurs fort bien : punir. (Nous en reparlerons très bientôt.) Mais punir est-il utile ? À qui ?


Même les plus timides réformateurs se heurtent à cette évidence, adoucir les cruautés de l’incarcération s’oppose forcément à son principe : elle est une peine, elle est faite et uniquement faite pour punir le coupable, pour lui être pénible.

Car le droit pénal, par définition, est fondé sur la peine. Une peine est une souffrance qu’on inflige. Est-il raisonnable d’ajouter