porte tant de haine que le donner en notre nom ne peut que nous détruire. Libérer les détenus, c’est nous libérer, nous, d’un poids insupportable.
Les abolitionnistes sont conscients que la suppression de cette idéologie qu’est la punition pourrait amener à traiter la délinquance par un contrôle social généralisé et dans les cas graves par une psychiatrisation à outrance sans enquête, sans avocat, sans aucun contrôle. Car jamais ne cesseront l’oppression ni la barbarie de la vie en société. Jamais non plus ne cesseront contre elles les révoltes et les luttes individuelles ou collectives. Parce que la délinquance est un signe d’insoumission, elle porte quelque chose de nous tous. Je suis certaine aussi que le mouvement qui vise à la suppression des prisons trouve un écho en beaucoup plus d’individus qu’on ne croit.