entrant en sixième à onze ans, 23,2 % des enfants entrant en sixième à douze ans, 100 % des enfants entrant en sixième à treize ans[1]. »
Et tout cela qui fut violement dénoncé par de vilains agitateurs extrémistes est repris froidement par la voix officielle de l’Éducation nationale dans une étude commencée bien avant le changement de décor de 1981 : « L’âge des élèves et le déroulement de leur scolarité antérieure, primaire notamment, déterminent la poursuite des études d’enseignement général. Une scolarité primaire perturbée, un redoublement ou plus, limite considérablement les chances de poursuivre des études au-delà du premier cycle d’enseignement général. Les difficultés dans le primaire apparaissent par ailleurs nettement plus préjudiciables qu’un redoublement dans le premier cycle[2]. »
Eh oui… Et puisqu’il est vrai que l’âge atteint à la fin du C.M.2 est déterminant dans l’orientation, disons qu’en n’utilisant pas la martingale que se refilent tous les gens de ma classe sociale, je passe pour quelqu’un qui ne sait pas jouer. Eux misent de manière plus ou moins scientifique et connaissent le calcul des probabilités.
En sixième, vu la catégorie socioprofessionnelle à laquelle on m’assimile, moi (toi, je te répète que dans cette machination, tu comptes pour du beurre), eh bien tu avais encore toutes les chances de t’en tirer. Nos conseilleurs n’ont pas réussi à comprendre qu’il ne s’agissait pas pour nous de pouvoir ou non rattraper le train à telle ou telle gare du parcours mais de prendre un autre chemin. Forcément, puisqu’on ne veut pas aller là où ils vont.
En réalité, si les pauvres gens se montrent tellement soumis à pareille « fatalité » (!), c’est que l’appareil suit effectivement un tracé inflexible. Et ça ne leur vient même pas à l’idée, face à ce bulldozer, de se garer. On ne leur dit même plus « il faut », on dit « c’est comme ça ». Sans doute est-ce là ce qu’on appelle le principe de réalité…
Parmi les centaines de statistiques disponibles qui vont toutes dans le même sens (effectivement ces chiffres sont incontestables ; c’est rare et pratique), je prends des données simples ; j’aimerais que tu les lises dans leur nudité, leur candeur et que tu te rendes compte de l’énormité de la tromperie « une école pour tous ». Car, insidieusement, neuf personnes sur dix se disent scandalisées que t’enlevant à l’école je fasse de toi une