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XIV. NOTES


(1) Chap. IV

Il y a une moyenne de production personnelle quotidienne que nul ne peut guère dépasser. Si cette moyenne est fixée à 5 francs, un homme d’une force et d’une intelligence extraordinaires pourrait peut-être produire jusqu’à la valeur de 7 francs, mais il n’ira jamais au delà. Donc, si un commerçant, un industriel, un fonctionnaire produisent ou gagnent 20, 50, ou 100 francs par jour, c’est avec le travail d’autrui, c’est parce qu’ils jouissent de privilèges, de monopoles ou qu’ils se servent de moyens que la société met à leur disposition.


(1) Chap. V

Proclamer l’égalité des intelligences, c’est se heurter à l’un des préjugés les plus profondément enracinés dans le cœur humain. Les générations présentes ne veulent pas, et même ne peuvent pas admettre que les hommes puissent devenir également forts, également bons, également intelligents. Le spectacle de huit mille ans d’inégalités de tout ordre est plus fort que tous les raisonnements, même que toutes les expériences. L’esprit s’affranchit difficilement d’une telle hérédité. À la rigueur on admettrait encore que, sous l’influence d’un régime uniforme, des corps également sains puissent se développer à peu près pareillement ; mais que des cerveaux également cultivés puissent acquérir une somme à peu près identique d’instruction, d’éducation, d’intelligence ; voilà ce qu’on n’admettra jamais.

Eh bien ! il s’agit de démontrer que l’homme est une pâte que l’éducation moule à volonté et à qui elle donne telle forme qu’il lui plaît. L’enfant ne naît ni bon, ni mauvais, il a seulement des dispositions bonnes ou mauvaises, des aptitudes diverses, en un mot, des hérédités. Mais l’Éducation a le pouvoir d’annuler ou de développer ces hérédités, et c’est ce qui se produit invariablement.

L’enfant de la meilleure famille, s’il est élevé dans un milieu dépravé, deviendra nécessairement pervers :