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ils drainent l’or dans leurs caisses, que font-ils ? Ils matérialisent cette révolution que nous avons le devoir d’intellectualiser.

Il est même à prévoir que la Société capitaliste s’effondrera avant que la Réforme mentale ne soit accomplie, avant que le peuple ne soit mûr pour un ordre de choses nouveau. C’est à nous qu’il appartient de préparer les esprits, de les ouvrir aux idées socialistes en les dégageant des préjugés héréditaires. Par toutes les manifestations de la pensée, Peinture, Poésie, Sculpture, Musique, les artistes doivent s’efforcer de faire comprendre au peuple les sublimes beautés qui sont dans le Socialisme et les lui faire aimer.

Indépendamment de l’instruction donnée dans les écoles, c’est la littérature qui exerce le plus d’influence sur la marche des idées. Malheureusement, il n’y a pas eu jusqu’à ce jour, à proprement parler, de littérature sociale. Aucun de ceux qui se sont exercés dans ce genre n’a eu la vision intégrale du but à atteindre. Les uns se sont fourvoyés dans le Romantisme, les autres se sont englués dans le Symbolisme ou spécialisés dans le Romanisme ; le plus grand nombre, enfin, n’ont fait que bégayer quelques pensées confuses dans une langue informe.

La caractéristique de cet art littéraire est la simplicité, l’ordre, la précision. C’est presque une langue mathématique. Rien de personnel n’y apparaît : la pensée socialiste ne porte ni la marque des temps ni l’empreinte des lieux ; elle est simple comme la nature, universelle comme le chiffre.

Les écrivains socialistes oublient trop cela. Dans leur zèle d’apôtres, ils négligent presque toujours