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l’histoire, les exigences de la diplomatie, tout l’y poussait irrésistiblement, fatalement, et il ne lui était guère plus possible d’éviter le conflit qu’au liège de rester immobile au milieu du courant qui l’entraîne.

Ainsi, loin d’être libre, l’homme est au contraire dépendant de tout ce qui l’entoure. Il doit donc se coordonner aux individus de son espèce, selon les lois de l’harmonie générale ou de la sociologie. Mais alors qu’entend-on par Liberté civile et politique ? C’est le pouvoir de déroger à cet ordre et d’agir à son gré sans tenir compte des intérêts d’autrui. Forcez le patron à donner un salaire rémunérateur à ses ouvriers, empêchez le financier d’accaparer les ressources publiques, le politicien de s’enrichir à gouverner ses semblables, les uns et les autres diront qu’ils ne sont pas libres, crieront à la persécution. En un mot, ce qu’on appelle Liberté, c’est la tyrannie d’autrefois, c’est l’exploitation, c’est l’esclavage, c’est le droit d’assassiner. Que les sophistes républicains ou anarchistes, partisans de cette liberté individuelle, ne nous parlent point de la limiter, c’est-à-dire de la rendre égale pour tous : si elle est limitée, c’est qu’elle n’existe plus.

Sous un régime socialiste, il n’y a pas de liberté individuelle (2). Il ne se peut pas que des hommes tirent à gauche, tandis que les autres vont à droite, parce que tous n’ont qu’un but : l’augmentation du bien-être général ; parce qu’une rigoureuse méthode scientifique, les considérant comme des unités de valeur égale, les groupe en vue de la formation d’un Tout harmonique et complet.

La Liberté est la base de la société bourgeoise ;