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vage, car tant qu’un homme prélèvera un centime sur le salaire d’un autre, celui-ci sera l’esclave de celui-là. Ces choses, il faut les dire bien haut. La politique socialiste exclut toute sorte de machiavélisme. Les Socialistes doivent dire tout ce qu’ils pensent et penser tout ce qu’ils disent. Comme ils n’attendent de leur propagande aucun profit illégitime, ils n’ont rien à dissimuler.

Il faut aussi qu’on sache que, s’ils aiment leur patrie, cela n’implique pas pour eux la haine des nations étrangères. Ils sont de cœur avec leurs frères de Berlin, de Rome et d’ailleurs, et ils s’opposeront à la guerre par tous les moyens, parce que la guerre entre peuples civilisés est la négation du progrès ; leur mot d’ordre est : la paix à outrance.

Puisqu’il est certain que l’ignorance et les préjugés sont les principaux obstacles à l’établissement de l’ordre nouveau, que tous ceux qui ont foi dans l’avenir s’improvisent donc conférenciers, théoriciens, professeurs ; qu’ils pourchassent l’erreur jusqu’en ses derniers refuges, qu’ils fassent la lumière où il y a les ténèbres, qu’ils ouvrent les yeux à la foule aveugle et inconsciente des malheureux, la bourgeoisie disparaîtra dès lors sans qu’il soit besoin de la combattre.


IX. — De la Liberté.


Parmi les préjugés à détruire celui de la Liberté vient en première ligne. On veut que l’homme soit libre, qu’il ait une âme autonome, exempte de