Page:Baju - Principes du socialisme, 1895.djvu/27

Cette page a été validée par deux contributeurs.

cette éventualité se produisant, comme il ne nous sera pas possible d’appliquer immédiatement notre programme dans son intégralité, il faudra sous peine d’abdication réaliser dès notre arrivée les indispensables réformes suivantes :

Instruction intégrale du peuple.

Constitution de la propriété sociale par la suppression graduelle de l’héritage, et fonctionnement de la Commune économique.

Transformation en services publics des monopoles actuels et de tous les métiers qui concernent l’alimentation, l’habillement, etc.

Fixation des salaires et de la durée du travail par les Chambres Syndicales.

La Fédération des Chambres Syndicales, souveraine en matière de travail, est chargée d’en assurer la répartition entre tous les travailleurs.

Hospitalisation des invalides et des vieillards.

Ces réformes sont une transition, une préparation à l’État social que nous avons rêvé. Sans bouleverser de fond en comble l’organisation actuelle, ni provoquer des résistances désespérées, elles garantissent enfin le droit à l’existence et font disparaître la plupart des monstrueuses inégalités qui caractérisent la société bourgeoise. Car en attendant l’heure peut-être lointaine où le peuple sera mûr pour l’acceptation du Socialisme, il ne faut pas que des milliers d’individus continuent à se priver du nécessaire et à mourir de faim.

Mais il est entendu que ce programme est provisoire, qu’il marque seulement la première étape vers le but que nous nous proposons d’atteindre. Ce que nous voulons, c’est l’égalité entre tous les hommes, c’est la fin de l’exploitation et de l’escla-