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ni moins que les autres citoyens. Ils travaillent donc nécessairement au bien-être général, parce que le leur dépend de celui de la collectivité.

L’argent est supprimé et remplacé par des livrets individuels de travail et de consommation qui rendent tout trafic impossible. Le commerce est devenu un échange de produits entre les différentes parties de la population ; il ne donne lieu à aucune perte comme à aucun profit. La propriété étant collective, il n’y a ni contestations, ni procès, par suite, plus de magistrature. Une répartition égale des produits entre tous les individus des deux sexes a supprimé la Misère d’un côté, le Luxe effréné de l’autre, ces causes naturelles de tous les crimes et de tous les délits. Plus n’est besoin de prisons. Le Mal est une anomalie telle que celui qui le commettrait serait forcément un malade. Mais, s’il se rencontrait des êtres foncièrement pervers, incorrigibles — ce qui semble incroyable avec l’éducation nouvelle — on devrait les interner dans les hôpitaux et les soigner comme des aliénés.

Grâce à ces simplifications et à d’autres que nous ne pouvons énumérer ici, on obtient avec la diminution des heures de travail une augmentation considérable du bonheur matériel. Du progrès de la Science résulte enfin le bonheur intellectuel, qui est le complément de l’autre et que tous peuvent goûter, parce qu’ils en ont à la fois le temps et les moyens.

Ce système social porte en soi le caractère de la perfection. Comme tout ce qui est basé sur le Nombre, il est éternel, définitif : un problème n’a qu’une manière d’être juste.