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Cette méthode pédagogique ne peut manquer de produire l’uniformité de la santé physique, des mœurs, de l’instruction et par suite celle des intelligences. L’internat absolu est la meilleure préparation à la vie sociale. Les enfants n’y ont pas sous les yeux les discordes, les haines ou les jalousies de leurs parents, et leur affection, au lieu d’être comprimée dans le cercle étroit d’une famille, s’étend sur tous ceux qui les entourent. Tout en gardant conscience de leur personnalité, ils perdent tout sentiment d’individualisme, parce qu’ils savent que leur bonheur est dans celui de la collectivité. En résumé, l’École est pour eux une petite société, un apprentissage de la vie.

Notre programme d’études comprend les connaissances indispensables à l’homme civilisé. Commun aux deux sexes, il se divise en quatre parties : Littérature, Sciences, Histoire, Arts agréables. Quand il a été parcouru en entier, l’instruction fondamentale est achevée. Les enfants atteignent de seize à dix-huit ans. Alors commence l’enseignement professionnel et spécial. Celui qui doit cultiver la terre étudie l’Agriculture ; le mécanicien suit des cours supplémentaires de physique, de géométrie, de mécanique ; le professeur approfondit la Littérature et la Pédagogie. Mais, terrassier, comptable ou médecin, chacun possède un fond d’instruction égal ; la seule différence est dans la spécialité de la profession choisie. Un maçon, un menuisier sait aussi bien parler, est aussi élégant, aussi bien élevé qu’un ingénieur ou un architecte : dans les salons, il est aimable et spirituel, il s’entretient des choses de l’Art ou discute les questions scientifiques. Après ses heures