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contracté de mauvaises habitudes ; nous leur donnons à tous les mêmes soins, la même nourriture, la même instruction. Contrairement à ce qui se pratique aujourd’hui, nous construisons nos écoles hors des villes, en de belles campagnes, où l’air est pur, où la vie est calme, où l’espace n’est jamais mesuré avec parcimonie. Ce sont de nombreux pavillons, d’immenses salles de gymnastique, des cours et des jardins, avec des classes même en plein air, des bibliothèques, des musées de toute sorte et dont l’ensemble clos par un vaste mur d’enceinte forme une ville d’enfants.

Garçons et filles, mêlés sans distinction de sexe, y reçoivent l’instruction intégrale, quel que soit le travail auquel on les destine. Plus l’homme est instruit, plus il produit : il est donc pour nous du plus haut intérêt de prodiguer la science à chaque individu.

Nous élevons tous les enfants comme les fils d’une même mère, pour vivre des bienfaits de l’association universelle, non pour s’entre-dévorer comme certains animaux. La tâche de l’Instituteur consiste à surveiller en eux le développement régulier des facultés intellectuelles, à les préserver des accidents, à leur faire comprendre les avantages de la solidarité. Il est facile de leur enseigner la Morale : le Bien est un acte harmonique à la fin générale. Du moment qu’ils sont solidaires, tout ce qui atteint leurs semblables les atteint, et réciproquement. Dès qu’ils sont raisonnables, ils font nécessairement le Bien, de même que l’eau suit la pente, parce qu’ils y ont intérêt, parce que le Bien est la conséquence d’une organisation parfaite.