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pénibles, plus ou moins avantageuses, elles sont données par voie de roulement ou par le tirage au sort, jamais par la faveur. C’est la fatalité, personne n’a le droit de se plaindre.

Ainsi l’Égalité mathématique étant admise comme principe fondamental de notre société, l’arithmétique remplacerait avantageusement le Code et même la Morale.


V. — De l’Égalité (1).


On objecte que l’inégalité actuelle des fortunes et des salaires résulte de celle des intelligences. Il est vrai qu’aucun homme ne ressemble parfaitement à un autre au physique, comme au moral. Nous naissons même avec de profondes inégalités. Mais cela est une conséquence de notre mauvaise organisation sociale. Il est scientifiquement démontré que, par une éducation et un régime uniformes continués à travers plusieurs générations, nous arriverons progressivement, non point à l’égalité rigoureuse, mais au niveau moyen le plus élevé qu’il soit possible d’atteindre. Nous supprimerons ainsi les monstrueuses inégalités qui existent aujourd’hui et qui font de tant de millions de nos semblables des êtres plus voisins de la brute que de l’homme civilisé.

Nous pouvons donc formuler hardiment ce principe : tous les hommes sont égaux.

En effet, pourquoi dans le présent n’atteignent-ils pas tous le même développement physique ? C’est parce que ceux-ci sont nés de parents sains, ceux-là de parents maladifs ; parce que les uns