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créer un état social où chaque individu trouve, avec le maximum de bien-être possible, les moyens de culture intellectuelle sans lesquels il ne peut parvenir à son complet épanouissement.


III. — Du meilleur état social.


Il est scientifiquement démontré que dix hommes travaillant et vivant ensemble, par le fait de l’association et de la division du travail, produisent plus et dépensent moins que dix agissant individuellement. Cent dans les conditions des premiers valent mieux que dix groupes de dix ; mille, mieux que dix groupes de cent. Puisque cela est vrai, puisque, à moins que d’être de mauvaise foi, personne ne peut le nier, cessons de nous épuiser à lutter les uns contre les autres et unissons-nous pour ne former qu’une seule association. C’est notre avantage à tous. Grâce aux progrès incessants du machinisme, ainsi qu’à l’utilisation des bras inoccupés, nous aurons une somme de bien-être supérieure à celle de la moyenne des Bourgeois, en ne travaillant que quatre à cinq heures par jour. Il est même certain qu’à la suite de perfectionnements que l’on prévoit dans l’outillage industriel, la durée de ce travail sera réduite de moitié : c’est au moins vingt heures de repos ou de loisir dont nous disposerons pour nos jouissances intellectuelles. Il faut donc à notre société individualiste substituer une société solidaire ; en un mot, et c’est là la définition même du Socialisme, il faut faire cesser la lutte pour la vie et organiser la LIGUE POUR LA VIE.