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L’ANARCHIE LITTÉRAIRE




Le « Décadent » : Unité apparente du mouvement littéraire


À l’époque du Décadent il y eut, parmi les écrivains de notre génération, quelque chose comme un syndicat d’efforts pour faire cesser les enfantillages du père Hugo et de ses imitateurs, et pour refouler à l’égout les déjections littéraires de M. Émile Zola et des Naturalistes. Poètes et prosateurs, unis dans le même sentiment de salubrité artistique, combattaient côte à côte dans la publication que je viens de citer. Même la lutte avait pris un degré de violence tel et un caractère si nettement déterminé, qu’on désignait sous le nom de décadents tous ceux qui s’attaquaient à la littérature pompière et prudhommesque où s’illustraient MM. Jules Lemaître, Pierre Loti, Guy de Maupassant, H. Becque, Anatole France, Jean Rameau, Richepin, Boucher et Borelli.

Mais l’unité de ce mouvement n’était qu’apparente et devait durer peu. L’école décadente, négative de sa nature, n’existait que comme force de destruction. Dès