breuilh, a créé un organe intéressant : le Symboliste, dont il n’est paru que trois ou quatre numéros
Ce journal représentait une fraction des Décadents indépendants, c’est-à-dire qui, pour ne se rattacher ni à Verlaine ni à Mallarmé n’en ont pas moins leur caractère éminemment personnel. La Vogue, revue fondée par M. Léo d’Orfer et dirigée par M. Gustave Kahn était encore un de leurs principaux organes.
M. René Ghil a voulu aussi créer une feuille indépendante exclusivement réservée aux Symbolistes et qu’il dénomma improprement la Décadence. Il n’en est d’ailleurs paru que quelques numéros.
Toutes ces publications prospéraient au point de vue de la réclame, mais le jour où le Décadent fut suspendu, pour des raisons que je donnerai plus tard, toutes sont disparues en même temps et n’ont guère laissé de souvenir durable que dans la mémoire de leurs commanditaires.
C’est la propriété de toutes les fortes semences de faire naître à côté du rejeton principal des tiges plus faibles qui vivent de la vie de celui-ci et qui meurent avec lui. Le Décadent a eu cet honneur et nous n’avons jamais songé à nous en faire vanité.
Tandis que naissaient et s’étiolaient dans l’ombre ces feuilles éphémères, par le bruit fait autour de nous, nous avons donné l’illusion d’un tirage de cinquante mille exemplaires, chiffre inusité jusqu’à ce jour dans les fastes du journalisme littéraire. Aucun journal de ce genre n’a été plus répandu, qui ait été publié aussi bien en France que dans le reste du monde.