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reilles circonstances l’air qui n’offre plus, sans doute, sa composition normale. L’organisme, saturé de cet air, ne peut qu’être prédisposé à un grand nombre d’affections ; mais ne se pourrait-il pas aussi que cet air délétère, introduit dans la membrane séreuse, exerçât une action morbifique qui, jointe à celle de l’air entré dans l’organisme, ne serait que plus prompte, plus foudroyante ? Ce ne serait pas impossible.

Le sang qui provient de l’opération, a-t-on dit, peut refluer par l’orifice de la gaine, se mettre en contact avec le péritoine et provoquer son inflammation. En admettant qu’il puisse s’y introduire, ce qui doit arriver rarement, le sang déterminera-t-il toujours une inflammation de la séreuse abdominale ? Nous ne le pensons pas ; car le sang n’est pas irritant et se résorbe facilement, comme le fait remarquer le savant M. H. Bouley.

D’après M. Lafosse, notre savant professeur, « la sérosité, dont l’écoulement au-dehors est impossible, peut être sécrétée assez abondamment pour remplir d’abord toute la portion de la gaine située au-dessus de la compression, et se répandre ensuite, par l’effet du trop plein, dans le compartiment abdominal du péritoine. Lorsque, pendant l’enlèvement des casseaux, l’animal est placé sur le dos avec les membres relevés, la sérosité granuleuse, trouble, purulente ou déjà plus ou moins putréfiée, dans laquelle peuvent se dissoudre en partie les caustiques employés sur les casseaux, parvient aussi dans l’abdomen et produit la péritonite. » (Journal des Vétérinaires du Midi, 1854.)

Cette théorie hypothétique ne manque pas de fondement et est très admissible ; mais comme le fait judicieusement observer M. H. Bouley, il ne faut pas toujours l’interpréter ainsi ; car, le plus souvent, la sérosité n’est pas sécrétée