Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’allumer ton feu avec de la paille mouillée ! Voilà du papier sec, prends-le, allume ton feu.

Le forgeron prend le papier et allume son feu. Petit-Jean se met à pleurer et dit au forgeron :

— Forgeron, forgeron ! je ne sais pas ça ! Rends-moi mon papier, le papier que j’ai eu avec l’écolier, l’écolier qui a pris ma plume, la plume que j’ai eue avec le pigeon, le pigeon qui a pris mes lentilles, les lentilles que j’ai eues avec la négresse, la négresse qui a pris mon coco, le coco que j’ai eu avec maman, maman qui a pris ma flèche, la flèche que j’ai eue avec papa, papa qui a pris ma sauterelle, une sauterelle que j’ai trouvée pendant que je jouais.

Le forgeron lui donne une queue de bœuf.

Petit-Jean s’en va. Il arrive au bord de la mer ; il enterre la queue de bœuf dans le sable et en laisse un petit bout dehors. Il court à la maison du roi, se met à pleurer et lui dit :

— Mon roi, mon roi, donne-moi cinquante hommes pour que j’aille retirer mon bœuf qui s’est enterré dans le sable, mais qui a encore le bout de la queue dehors.

Le roi lui donne les cinquante hommes. Ils arrivent au bord de la mer et tirent sur la queue de bœuf, la queue de bœuf sort.

Petit-Jean retourne chez le roi, il se met à pleurer et dit :