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Mais dès le matin du troisième jour, sous l’énergique poussée interne des rafraîchissements qu’imposait cette ardeur de musique et de danse, l’enduit extérieur se mit à s’écailler, le vernis léger s’en allait plaque après plaque ; avant midi la désquammation était complète, et la marvanne ronflait, tandis que le séga vainqueur trépignait sous l’ombre légère des grands filaos sonores, où Watteau ne peignait plus, mais où, discret, nous écoutions entre deux bains de mer. Car c’était une bonne fortune bien rare que ce séga des anciens jours ; c’était un spectacle que ni pour or ni pour argent ne parviendrait à acheter la curiosité d’un profane, et la Néréide nous l’offrait gratis qui sourit à notre ouvrage.

Ce qu’ils chantaient en battant le sable de leurs pieds nombreux, le voici. Comprenne qui pourra ; c’est farouche et fermé.


Basia ! basia ! basia !
To léqueir fini parti.
L’amour dé bengali ;
Basia soucani,
La finabarca !

I go to day, I come to morrow.
Papa, oh maman, oh aïoh !
Cote mo doudou, cote mo salé.
Papa, oh maman, oh aïoh !
Laisse-moi dourmi dans la rie La Rampe.