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làhaut tourtie, quamême li en colère li blizé rié. Tourtie dire li :

— Avlà li là, mon roi ! Napas tourtie qui vous pour manze dans vous diné, mais iève qui vous va manzé ; quand couit li av divin li bien bon.

Léroi tire so sabe, li saute la tête iève, li envôye lacousine. Après ça li appelle so domestique :

— Et toi ! Mo alle baingné. Vine frotte moi dans dileau : mo lécorps sale, oui !


    martiniquoise dans un roman de Bentzon, Yette, paru il y a quelques années.

    Le dénouement de notre histoire change singulièrement d’une de nos versions à l’autre. Le plus souvent le lièvre meurt de male mort, ici par le sabre, là par le fusil ; mais parfois il trouve encore moyen de s’en tirer, et c’est la tête de la tortue qu’abat le sabre du roi.
    Nous avons adopté entre les rédactions qui donnent tort au lièvre, celle dont la physionomie nous paraît plus particulièrement nôtre : le roi dont le bain est la préoccupation incessante nous semble une conception éminemment mauricienne de la royauté.