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rement plus petit, pour que son corps pût tenir dans le corps du tigre blanc. Le lion n’a besoin que de trois ou quatre coups pour l’achever. « Ça, un tigre ? C’est bien plutôt un chat marron, je crois ! » D’un dernier coup de patte, vous dis-je, le lion lui crève le garde-manger. Il meurt ; le lion l’ouvre.

Le loup, dans le nuage, est obligé de se coucher ; sa maladie est grave.

Pendant que le lion ouvre avec précaution le corps du tigre rouge de peur que le pigeon ne s’échappe, le pigeon s’élance soudain hors de la gueule du tigre, monte et s’envole à tire d’aile. Le lion le poursuit de toute sa vitesse, mais quand donc un animal, en courant, pourra-t-il suivre le vol d’un oiseau ? Le pigeon gagne, gagne toujours ; encore un instant et le lion l’aura perdu de vue.

Peur-de-Rien saisit sa plume enchantée et lui crie : « Eh toi ! plume, fais ton ouvrage. » Le voilà perroquet. Il s’élève, monte, monte encore pour que son regard puisse porter plus loin : on dirait un gros cerf-volant qui ronfle dans le vent qui donne. Le pigeon le sent approcher et redouble d’efforts. Ah ouah ! le perroquet est là-haut au-dessus de sa tête. Soudain il plonge et le saisit par le milieu du corps. Un coup de bec suffit : le pigeon flotte dans l’air, se balance sur