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Ils s’embrassent. Peur-de-Rien commande à sa plume de faire son ouvrage ; il se change de nouveau en perroquet et redescend sur la terre.

Après avoir donné des nouvelles au pauvre vieux roi Gâteau, il va à la recherche du tigre blanc.

Le tigre blanc habitait une caverne, dans une grand montagne, au milieu d’une vaste plaine. Jamais on ne traversait cette plaine, on faisait un grand circuit pour ne pas être aperçu par le tigre. Auprès de la caverne la terre était blanchie par les ossements des animaux qu’avait dévorés le tigre.

Pour arriver plus vite, Peur-de-Rien s’était changé en perroquet. Il vient se poser sur un tambalacoque qui avait poussé près de la caverne. Il descend en silence, prend le cheveu du lion dans sa main et s’écrie : « Eh toi, cheveu, fais ton ouvrage ! » et le voilà changé en un énorme lion comme il n’y en a pas deux au pays de Maurice. Puis il pousse un rugissement : Maman ! On dirait le tonnerre ! La montagne même est forcée de trembler ; des roches énormes roulent du haut jusque dans la plaine.

Le tigre dormait dans la caverne. Ce bruit le réveille en sursaut, d’un bond il est dehors. Le lion l’attendait. Le tigre sort, le lion est sur lui. Quel combat ! quelle bataille ! Ils sont couverts