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Qu’ai-je besoin de vous rien raconter de plus, mes enfants ? Il n’est pas difficile de deviner ce qui doit arriver à la fin de mon histoire.

Le lendemain, à la pointe du jour, avant le chant du coq, ils quittèrent tous la vieille case pour retourner au palais du roi. Que leur importait que le soleil ne fût pas encore levé ? Les étoiles des enfants n’étaient-elles pas là pour éclairer leur chemin ?

Le troisième jour, ils arrivèrent au palais et la joie fut générale : on riait, on chantait, on criait. Et c’étaient ceux qui portaient envie à Pauline qui chantaient le plus fort. C’est comme ça, mes enfants, vous le saurez un jour.

Grâce à l’eau miraculeuse, Pauline avait des mains à présent ; elle avait un doigt où passer l’anneau de mariage. Le roi lui demanda sa main, et passa la bague à son doigt.

Ils donnèrent un repas, mes enfants ! mais un repas ! qu’on tire les bretelles, vous dis-je ! qu’on ouvre le gilet ! qu’on lâche la boucle du pantalon par derrière !

Au moment où nous allions nous mettre à table, voici venir un pauvre mendiant qui entre dans la salle à manger pour demander la charité ! Il se traînait sur deux béquilles, ses yeux étaient rouges à force d’avoir pleuré, et sa bouche était toute tordue comme celle d’un poisson qu’a déchiré l’hameçon.