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« Conduis-moi chez cette vieille sorcière. Allons, marche ! »

Quand on fut arrivé à la maison de la bonne femme Laffe-de-boue, le roi la fit entourer par ses gardes, et il entra dans la chambre seul avec son domestique. Laffe-de-boue était assise et se dressa d’un bond. « Est-ce bien elle ? demanda le roi au domestique. — Oui, oui, mon roi, c’est elle ! » Le roi ordonna au domestique de lui lier les pieds et les mains et de la mettre sur la table à manger. Puis prenant la bouteille d’huile sur la tablette, il fit frotter Laffe-de-boue avec toute l’huile. Et le domestique se disait : « Peut-être le roi veut-il en faire une salade ! mais ça manque de sel, de poivre et de vinaigre. »

Ils sortirent, et le roi ordonna aux gardes de mettre le feu aux quatre coins de la maison. Laffe-de-boue, là-dedans, poussait des hurlements ; le feu l’atteignit, et elle se mit à flamber comme un flambeau de bois de ronde que les pêcheurs allument sur les récifs. Soudain son corps éclata avec une vive clarté : elle était morte. Laissons le vent disperser ses cendres au hasard !

Le roi envoya, dans toutes les directions, une foule de messagers à la recherche de Pauline. Ils allèrent, tournèrent, regardèrent, interrogèrent, et ne trouvèrent rien. Il leur fallut donc revenir