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s’écrie : « Merci, mon Dieu ! merci ! » Lieutenant court, jappe, se roule par terre, il est comme fou de joie.

Ils marchent, marchent, marchent. Voilà trois jours qu’ils sont dans la forêt quand ils arrivent enfin dans une plaine. À l’orée du bois était une vieille case toute délabrée couverte en vétiver. Elle était inhabitée, ils s’y arrêtent. Pauline répare la case du mieux qu’elle peut ; elle ramasse des feuilles, fait un bon lit pour elle et ses enfants, un petit lit pour Lieutenant ; puis elle fait sa prière, se couche et s’endort.

Le lendemain, de grand matin, elle s’éveille. Elle s’assied sur son lit et réfléchit. « Que puis-je faire ? Où puis-je aller ? Je n’ai plus de famille, personne qui s’intéresse à moi. Mieux vaut que je reste toute seule ici dans cette vieille case ; personne ne viendra me chercher noise ; j’élèverai tranquillement mes enfants ; Lieutenant et moi nous trouverons bien le moyen de nous arranger pour ne pas mourir de faim. Pas vrai. Lieutenant ? » Lieutenant lui répondit en jappant et en agitant la queue pour montrer son approbation.

Mais retournons auprès du roi.

Comme le pauvre jeune homme croyait que Pauline lui avait donné un singe et un chien au lieu d’enfants, son chagrin était si grand qu’il n’osait retourner dans son palais. Il resta à la