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La pauvre Pauline, baignée dans son sang, se contente de lui dire :

« Ah ! mon frère ! tu m’as coupé les deux poignets, à moi, ta sœur ! mais bientôt tu seras piqué par une épine bien douloureuse ! Alors, alors tu penseras à moi ! »

Paulin la laisse là toute seule et s’en va.

Pauline sans doute serait morte sur la place, quand elle entend remuer le taillis ; elle regarde et voit venir à elle un joli petit chien à longues soies. Le chien la tire par sa robe et semble lui dire : « Viens. » Pauline le suit. Le chien marche devant elle. Il la fait passer par vingt petits sentiers sous les arbres et ils arrivent dans une plaine au milieu de laquelle il y avait une maison magnifique. Le chien jappe, et une foule de domestiques sortent de la maison. Le chien jappe de nouveau comme pour les appeler et ils arrivent. La pauvre Pauline ne pouvait plus marcher tant elle était affaiblie par la perte de son sang. Elle tombe sur l’herbe et va mourir, quand le chien la fait enlever par deux domestiques qui l’emportent sur leurs bras dans la maison.

C’était le palais d’un roi. Le roi était absent, il était allé faire la guerre dans un autre pays : mais chaque fois qu’il partait pour un longue absence, soit pour une grande chasse, soit pour la guerre, il laissait son petit chien au palais. Et