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et en font des cuillers. Laissez-moi donc boire mon eau, bonhomme !

Au moment où le caïman allait sauter sur le bonhomme Zova, le chien passe. Le bonhomme l’appelle.

Lorsque le chien eut entendu toute l’histoire, il dit au bonhomme et au caïman :

— Eh vous ! vous voulez vous moquer de moi ! Est-ce à moi qu’on fera accroire que ce grand caïman que voici a pu entrer dans ce petit sac que voilà ? Attendez que les chiens soient devenus des ânes avant de me conter de pareilles bourdes ! Il me faudrait le voir de mes deux yeux pour le croire ! Mettez le sac à terre, bonhomme ! c’est toi, caïman, qui pourras entrer dans ce sac-là, toi, un grand lézard qui a les reins raides comme un bambou ?

Zova met le sac par terre, le caïman se roule en rond et entre dans le sac. Le chien dit au bonhomme :

— Fermez vite le sac et attachez bien.

Zova attache le sac. Le caïman est furieux, il crie, il se débat. Zova et le chien le laissent dans le sac et s’en vont en riant.

À force de se débattre dans le sac, le caïman finit par le crever et sort. Mais bonhomme Zova et le chien étaient loin. Le caïman songe de quelle manière il pourra se venger d’eux.