Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/290

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

parce que je savais que Brigand ouvrirait les yeux et se briserait la tête, moi, enfin, qui viens de te rendre la vie. Va, mon noir ! retourne chez toi auprès de ta femme ; Brigand jamais plus ne viendra troubler la paix de votre maison. Va, te dis-je ; mais rappelle-toi bien mes paroles :

« La bonté, c’est bonté ; mais la bonté jusqu’à la bêtise, c’est bêtise. »

Tranquille s’en alla et arriva chez lui. Sa femme fut dans la joie et ses domestiques aussi. Tous les plus grands rois vinrent le voir.

Tranquille donna un dîner magnifique et invita tous ses amis. Mais par malheur on ne voulut pas me laisser entrer pour regarder.[1]


  1. C’est sans doute encore une adaptation, mais parfaite : tout le début du conte surtout a un goût de terroir des plus prononcés. On remarquera à titre de curiosité que c’est bien ici un conte moral. Lindor, qui a ouï dire que l’excès en tout est un défaut, entend démontrer qu’à la bonté elle-même il faut des limites :