Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/278

Cette page a été validée par deux contributeurs.

vont. Brigand se retourne dans son lit et va se rendormir quand les rats reviennent. Ils sautent, ils courent, ils dansent, on dirait qu’il y a bal chez eux. Brigand saute hors du lit ; pas moyen de dormir, il est en fureur. Il cherche de quoi frapper les rats, et trouve un bout de fer d’environ deux pieds. Il le saisit et tombe sur les rats qui sont dans la cloison ; il brise la glace en mille morceaux. Tranquille lui crie :

— Ah ! mon Dieu, mon frère ! qu’as-tu fait là ! Quand demain matin le roi verra tous ces dégâts, il sera furieux contre nous, et nous fera tuer. Mieux vaut nous sauver.

Il prend Brigand par la main, descend l’escalier et ouvre la porte sans faire de bruit. Les voilà dans la cour. Tranquille cherche une issue, il fait le tour de la cour, mais partout de hautes murailles couronnées de pointes de fer. Que vont-ils faire ?

Tandis qu’ils étaient là, cherchant toujours une issue, ils rencontrent une tortue. La tortue leur demande ce qu’ils font à tourner ainsi dans la cour, la nuit, au lieu d’être à dormir dans leur lit. Tranquille lui raconte ce qui vient de se passer. La tortue l’écoute et leur dit :

— N’ayez point peur, mes enfants ! Suivez-moi, et vous verrez.

Cette tortue-là était fée. Ils arrivent au fond