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au moment de partir pour s’en aller chasser dans un autre pays, il fit appeler Brigand et Tranquille et leur dit :

— Écoutez, mes enfants, vous voilà maintenant en âge de commencer à travailler ; je pars pour un autre pays, et je veux vous donner à chacun son ouvrage. Toi, Brigand, puisque tu es l’aîné, c’est toi qui dirigeras l’habitation. Fais bien travailler les hommes ; le nettoyage, le nettoyage avant tout : à mon retour, je ne veux pas trouver une herbe, pas un brin de paille. Pour toi, Tranquille, qui es le plus jeune, je te confie tous les travaux d’intérieur. Tu sais que ta mère ne tardera pas à accoucher et que la jument aussi va mettre bas. Veille bien à ce que la chambre n’ait pas de courant d’air, que le lit soit bon ; fais tuer une poule, qu’on lui donne du bouillon ; la litière doit être toujours fraîche, et que le palefrenier lui fasse boire de l’eau de son un peu tiède. Vous avez entendu. Allez !

Le roi partit.

Le lendemain, de grand matin, Brigand se rendit à l’habitation. Il fait appeler tous les hommes et leur dit :

— Holà, vous autres ! vous savez que c’est moi le maître, à présent. Quand je donnerai un ordre, attention !

— Il entre dans un carreau de magnoc ; il voit