Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/248

Cette page a été validée par deux contributeurs.

homme, il commence à l’amadouer avec de belles paroles. Mais le vieux était un malin ; il lui dit bonjour et s’en va.

Voilà Marie-José assez triste. Il revient chez lui et ne peut manger. Sa femme lui demande pourquoi il ne mange pas, ce qu’il a. Marie-José ne répond rien et baisse la tête. Sa femme le cajole tant et tant qu’il lui dit : « Eh bien, tu sauras que j’ai rencontré un vieux vieux bonhomme qui pêchait des bigorneaux au bas de la rivière. Il m’a dit que si dans deux jours je ne pouvais pas lui dire son âge, il me tuerait. » Sa femme lui dit : « N’aie pas de chagrin ! mange ! je te dirai comment t’y prendre pour savoir l’âge de ce bonhomme-là. »

Lorsque Marie-José eut fini de manger, sa femme lui dit : « Demain, tu iras m’acheter un sac de duvet, deux longs bambous et une jarre de gros sirop. » Le lendemain, de bon matin, Marie-José va au bazar et achète ce que sa femme lui a demandé. Quand il est de retour, sa femme lui fait tirer tous ses habits, enduit tout son corps de sirop et le roule dans le duvet. Puis elle prend les deux bambous et lui en fait une queue : Marie-José ressemble à un tigre un jour de ghoûn. Alors sa femme lui dit : « À midi juste, ce vieux bonhomme-là se couche pour faire un somme sur une roche au bord de la rivière ; approche-toi