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— Parions que ma queue est plus longue que la tienne.

Le loup tire sa queue. Le queue du loup était longue et grosse comme un brancard de charrette.

Mais Petit Poucet n’est pas en peine. Il s’attache le cocotier par derrière et leur dit : « Mesurez nos deux queues, mesurez juste ! » Mais à quoi bon mesurer, un cocotier est plus long qu’un brancard de charrette.

Petit Poucet dit au loup :

— Eh toi ! fils de ta mère ! voici ton dernier coup. Je t’avertis cette fois encore : penses-y bien.

Cette fois le loup a tout à fait peur. Dans sa frayeur il sent son ventre gargouiller comme t’il était plein de grenouilles. Il dit à Petit Poucet :

— Eh bien ! allons voir who can blow the biggest wind.

Et il se donne un coup sur le ventre. Maman ! quelle odeur et quel bruit ! La charrette recule de deux tours de roues : l’âne même a honte.

Petit Poucet fait un bond. Il est furieux et dit au loup :

— Comment, malappris ! comment, malpropre ! comment, mal élevé ! C’est là une chose