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moyen pour lui de justifier sa parenté avec son grand cousin d’Europe que de se montrer

Honteux comme un renard qu’une poule aurait pris.

Le personnel de notre troupe, aussi bien pour la fable que pour le conte, est loin d’être nombreux, et nous aurons bientôt fait de le passer en revue. Nous ne vous présenterons plus du reste que quelques acteurs, les plus fréquemment en scène.

La tortue. C’est, elle aussi, une bête d’esprit ; mais dans le genre noble, comme les Ariste, les Chrysalde, les Cléante : c’est une personne sage et d’une haute moralité. Passe-t-elle de la fable dans le conte, elle ne perd rien de sa dignité, de sa tenue. Bien s’en faut ; elle devient volontiers « sourcier » ; mais un bon sorcier, un sorcier Monthyon. Ainsi dans l’histoire de « Brigand av Tranquille », où elle va jusqu’à moraliser, et en assez bons termes, il nous semble. Elle est bien dissemblable, on le voit, de la tortue du conte de la côte d’Afrique dont la sorcellerie est malfaisante.

Puis, le couroupas (colimaçon). — Celui-là est bête, franchement bête. Nous avons du reste, dans notre langue, un adage qui le stigmatise : « Lacase couroupas pour tout doumounde », la maison du colimaçon est à tout le monde. On ne dit pas si c’est quand la maison est vide ou pleine. Mais, pour les