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de fusil. Petit Poucet se fâche ; il tire son couteau et leur crie :

— Apportez vos ventres, que je reprenne mon riz et mon poisson salé.

Du coup ils sautent tous à bas de la charrette, ils courent au vieux blanc, le cajolent et l’entortillent sans doute, prennent le fusil avec la pompe, les mettent dans la charrette, et l’on repart.

À force de marcher, les voilà rendus à la maison du loup. C’est l’âne qui est content ! la charrette était lourde avec tout ce chargement-là.

La porte cochère était fermée. Petit Poucet passe entre les barreaux, ouvre la porte toute grande, fait entrer la charrette. La maison est ouverte. Petit Poucet entre seul et laisse ses frères dans la charrette. Les loups étaient réunis au salon ; ils dansaient et chantaient. Petit Poucet écoute, ils chantaient en chœur : « Demain elles seront grasses, nous les mangerons. » Il laisse les loups faire leur tapage et se met à visiter toute la maison. En cherchant partout il arrive près du godon ; il entend qu’on pleure là-dedans. La clef était sur la porte, il ouvre d’un coup : c’était bien là ! Les sept cousines sautent sur lui, l’embrassent, lui serrent le cou. Petit Poucet les repousse et leur dit :

— Restez tranquilles donc ! ce n’est pas l’heure de s’embrasser à présent ! il faut vous