Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/194

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Une belle voiture de satin bleu et parsemée de clous de diamant. Un jeune homme descend de la voiture : il avait une plaque d’or par derrière ! Il entre sous la varangue et dit au père et à la mère de la jeune fille : « Je suis roi, je viens épouser votre fille, demandez-lui si elle y consent. » Cette fois la jeune fille répond : « Oui, papa, j’y consens. » On va à l’église, on se marie. La noce finie, les nouveaux mariés montent en voiture. Fouette cocher ! et l’on part ; mais cette voiture-là n’a pas besoin de fanaux : les clous de diamant donnent autant de lumière que douze lampes à pétrole de chez M. Maurel.

La jeune femme se trouve bien heureuse dans sa nouvelle maison : de belles robes, de grandes chambres, une table excellente. Tous les matins on lui apporte une grande tasse de café au lait dans son lit. Elle n’avait qu’un regret, celui de voir souvent son mari la laisser seule deux, trois et quatre jours, sous le prétexte d’aller chasser le cerf ou le cochon marron.

Un matin qu’elle était seule dans son lit à boire son café, voilà qu’une petite souris saute sur le lit. Elle veut la chasser, mais la souris regarde le café et reste. La jeune femme la chasse de nouveau ; la petite souris lui dit : « Ne me chassez pas, j’ai faim ; donnez-moi une cuillerée de votre café, le bon Dieu vous le rendra. » La