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roïne peut réussir à chausser au fond même de la gorge du prince. Dans d’autres récits, des lacunes, des vides qui donneraient envie d’appliquer à l’espèce une définition bien connue : une suite de trous avec un peu d’histoire autour.

Peu de suite, on le voit, peu de solidité dans le tissu. Mais sur la pauvreté de l’étoffe, de vrais bonheurs de broderie.

C’est par la naïveté et la sincérité du détail que cela est parfois, est plus d’une fois charmant. Les amateurs de la vérité à outrance, franchissons le mot, du réalisme, trouveront leur compte ici. Nous pouvons leur recommander particulièrement notre Petit-Poucet mauricien, dans « Zistoire septe cousins av septe cousines ». Si la lutte de notre héros et de bonhomme loulou à qui aura le plus gros ventre, à qui aura la plus grosse tête, et la plus grosse queue, etc., etc., n’a pas l’heur de les satisfaire, c’est à n’y rien comprendre. Seulement, pour plus de sincérité dans le rendu, nous leur recommandons à la place du mot timide que nous avons écrit, de mettre à certains passages du tournoi, qu’ils ont trop de flair pour ne pas « subodorer », le mot cru, le mot propre, que notre typographie mauricienne eût peut-être trouvé malpropre ; ils auront alors le ragoût avec tout son fumet. Mais, en général, les choses ne sont pas de si haut goût, quoique notre cuisine soit toujours suffisamment épicée. Le sentiment du pittoresque ne nous