Page:Baissac - Le Folk-lore de l’Île-Maurice, 1888.djvu/188

Cette page a été validée par deux contributeurs.

ta femme ! » Et tous les loups de crier : « Il faut brûler ta femme ! il faut brûler ta femme ! » La malheureuse, derrière la porte, est sur le point de s’évanouir, tant elle a peur. Le mari répond aux autres loups : « Attendez ! dans trois jours. »

Le lendemain de grand matin au chant du coq, la femme va à la cuisine. Elle raconte à son frère ce qu’elle a vu et lui dit en pleurant ; « Mon frère, mon bon petit frère, sauve-moi ! » Son frère répond : « Écoute : il faut que nous retournions chez nous. Dis à ton mari que papa et maman doivent donner un grand bal demain soir, et qu’il faut que nous y allions ; tu ajouteras que lui et tous ses amis sont invités également. » Le loup est tout joyeux. Il dit à sa femme d’aller devant avec son frère, que lui et ses amis arriveront au coucher du soleil.

Une fois rendue chez sa mère, la jeune femme fond en larmes et raconte à son père et à sa mère quelle espèce de mari elle a épousé. Son père la console et lui dit : « Laisse-les venir ! ils verront comment je les arrangerai ! »

Le loup arrive avec ses amis. Le bal commence, et tous dansent tant et tant qu’ils n’en peuvent plus. Quand l’heure arrive d’aller se coucher, la femme du loup lui dit : « Je vais prendre la moitié du lit de ma petite sœur. Papa a fait préparer un pavillon pour vous et vos amis ; on a