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hardes dedans ; puis sauve-toi, je te rejoindrai au coin de la rue. »

Le roi ne se doutait de rien et dormait profondément. La princesse rejoignit sa marraine. Elles marchèrent tant qu’elles arrivèrent bien loin, dans un autre pays. La marraine de la princesse lui avait fait une robe avec la peau de l’âne ; puis elle la conduisit au palais du roi de ce pays-là.

Quand elle fut entrée dans le palais, la jeune fille dit au roi : « Bonjour, monsieur. N’avez-vous pas besoin de quelqu’un pour garder les oies ? — Mais tu es trop sale, » répondit le roi. « Non, monsieur, ne croyez pas ça, je ferai bien votre ouvrage. » Elle sut si bien entortiller le roi qu’il finit par la prendre à son service. Il lui donna une méchante chambre au fond de la cour. Deux ou trois mois se passèrent, et l’on n’avait aucun reproche à lui faire.

Un jour la femme du roi passant par le fond de la cour l’aperçut et lui dit : « Comment te nommes-tu ? — Je me nomme Peau d’âne. — Eh bien, écoute. Demain, j’ai beaucoup de monde à dîner à la maison ; le cuisinier a trop à faire ; il lui faut un peu d’aide : tu me feras un gâteau. Tu as entendu ? » Et la reine s’en alla.

Le soir du même jour, le fils de la reine, en se promenant, aperçut une lumière par la fente de la porte d’une vieille masure. Il mit un œil au trou